Didier Le Bret a visité le CEDI
L’ambassadeur de France accrédité à Port-au-Prince, Didier Le Bret, a effectué le 28 février, en début de soirée, en compagnie de l’attachée de presse de l’ambassade, Marie-Laetitia Ceccaldi, une visite de courtoisie et d’amitié au siège du Centre d’études diplomatiques et internationales, sis à la rue Théodule, à Bourdon.
Au cours d’un entretien à bâtons rompus dans les bureaux de Me Denis P. Régis, directeur général du CEDI, le diplomate a fait un rapide tour d’horizon de la vitalité des rapports franco-haïtiens, illustrée notamment par le voyage en Haïti en 2010 du président français, Nicolas Sarkozy, de celui réalisé en mai 2011 par le ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, par de multiples délégations de haut niveau de l’Hexagone à avoir effectué le déplacement à Port-au-Prince et par le récent séjour à Paris du chancelier haïtien, Laurent Lamothe.
L’excellence des relations bilatérales entre les deux pays se manifeste dans le raffermissement de la coopération et de l’aide au développement, dans les domaines de l’assistance technique et financière et des échanges académiques et culturels qui ne cessent de se renforcer, en particulier depuis le séisme du 12 janvier 2010. A été aussi brièvement passée en revue l’évolution de la campagne électorale française marquée, entre autres, par la déclaration de candidature à sa propre succession du chef de l’Etat sortant, Nicolas Sarkozy, et par la candidature du premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande.
Au terme de ce bref entretien, l’ambassadeur Le Bret a été conduit à la salle de conférence du CEDI, pleine à craquer, où les étudiants lui ont fait une ovation debout en signe de remerciement pour sa visite. Après les propos du professeur Clarens Renois, il revenait à M. Régis de souhaiter la bienvenue au diplomate français. « Vous étiez depuis longtemps attendu au sein de cette institution », a déclaré le directeur du CEDI. Ajoutant que cette école reste fidèle à la tradition d’excellence et de qualité qui fait sa force.
Prenant à son tour la parole, l’ambassadeur Le Bret a charmé son auditoire par la clarté de son exposé, la rigueur de son raisonnement, l’ordonnancement de ses propos. Intervenant sur la communication – orale ou écrite – et, a fortiori, sur la communication diplomatique, M. Le Bret a, d’entrée de jeu, défini le concept puis en a fait la typologie. Sur les liens existant entre la communication et la diplomatie, le diplomate a fait valoir que la fonction de communication des missions diplomatiques ne figure pas dans les textes officiels, mais elle valorise toutes les autres. A son point de vue, le chef de mission, pour pouvoir valablement représenter, négocier, protéger, informer et agir, doit bien connaître ses interlocuteurs et en être connu. Il doit donc communiquer dans tous les sens du terme. Ce que fait une ambassade, il doit le faire connaître, car la communication est la forme moderne de la représentation.
Dans son exposé, constamment truffé de références doctrinales et de cas pratiques et agrémenté d’anecdotes pouvant servir de modèles, l’ambassadeur Le Bret a soutenu que communiquer, est avoir quelque chose à dire et l’exprimer avec à – propos et retenue. Ensuite, pour ce qui concerne la mission française, c’est expliquer aux autorités locales et à tous les acteurs concernés ce que fait la France. Pas uniquement la politique française à l’endroit du pays de résidence, mais également les positions de l’Hexagone sur les sujets d’actualité (le printemps arabe, le nucléaire iranien, la question syrienne, entre autres). La direction de la communication et du porte-parole (DCP) joue dans ce dispositif un rôle essentiel en transmettant quotidiennement les déclarations et textes officiels aux ambassades qui reçoivent parallèlement des commentaires sur les événements internationaux. Il appartient aux missions de faire le meilleur usage de ce matériel en fonction des circonstances. Il ne s’agit pas d’agir comme, par exemple, les Etats-Unis d’Amérique, où le « lobbying » est la règle et, dans tel Etat autoritaire, où l’action d’une ambassade trop active auprès de l’opinion risque de se faire taxer d’ingérence.
Au terme de considérations d’ordre général et particulier fort judicieuses desquelles l’auditoire en a tiré le meilleur profit, il a fallu tout le doigté du professeur Clarens Renois et l’autorité de Me Régis pour discipliner les étudiants dont tous avaient une question qui leur brûlait les lèvres. Avec patience et ouverture d’esprit, le diplomate a répondu aux interrogations et aux remarques concernant, d’une part, la politique extérieure française dans le monde et, d’autre part, les programmes et projets de la coopération de la France en Haïti.
Visiblement satisfait de la bonne tenue et de l’accueil chaleureux des étudiants du CEDI, l’ambassadeur Le Bret croit que ces rencontres sont d’autant plus utiles qu’elles fournissent l’occasion de préciser le rôle de la France dans ses rapports avec ses partenaires de coopération, en particulier les relations d’ordre académique, culturel, scientifique et technique. Au terme des échanges, un vin d’honneur, dans les jardins de l’institution, a clôturé une soirée riche en informations et enseignements, et les étudiants furent unanimes à souhaiter que pareille initiative soit prise de temps à autre. En ce sens, l’ambassadeur a promis de revisiter ce centre universitaire.
Cet article comporte 0 commentaires