Un foyer de transgression des cultures
Des spécialistes en droits Humains ont fait la semaine écoulée le point autour d’un sujet qui a fait depuis des années l’objet d’intenses discussions à travers plusieurs pays de la planète : La Déclaration universelle des droits de l’homme. Organisée par l’Espace de réflexion et d’analyse politique, économique et sociale (ERAPES) de concert avec le directoire du Centre d’études diplomatiques et internationales (CEDI), la conférence-débats avait pour thème : «Droit international des Droits de l’homme».
Dans une atmosphère ouverte, des panélistes sont intervenus sur des thèmes cruciaux, notamment les libertés culturelles et économiques, la justice, l’environnement, l’éducation, la citoyenneté, ainsi que d’autres sujets propres à Haïti et d’autres pays dans le monde.
L’avocat Aviol Fleurant a ouvert les débats. Dans ses propos liminaires, il a mis l’accent sur la problématique de l’universalité et l’actualité de la question de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui représente un foyer de transgression des cultures. « Le texte de la Déclaration universelle des droits de l’homme adopté en 1948 est un document de référence universelle. Cette déclaration n’est pas bien accueillie par bon nombre de pays de la planète et reflète une pensée occidentale. Plusieurs pays orientaux, comme la Chine, l’Arabie Saoudite, la Russie, etc., se sont abstenus de voter cette Déclaration au nom de la différence culturelle et au nom des idéologies politiques. En d’autres termes, est-il prudent de parler d’universalité des droits de l’homme ? », s’interroge Me Fleurant à la séance de formation organisée, la semaine écoulée, dans les locaux du CEDI à Bourdon, en présence de plus de 250 étudiants et invités.
Pour l’avocat Aviol Fleurant, dont l’intervention était centrée sur le droit international des droits de l’homme, la Déclaration universelle des droits de l’homme promeut des valeurs morales et universelles. Pourtant, c’est une approche qui est axée sur l’individualisme. Selon lui, les communautés africaines ne croient pas dans l’approche individuelle, mais plutôt dans une approche globale et communautaire indiquant que seule la communauté à des droits, l’individu n’a que des devoirs.
En faisant référence au peuple haïtien, l’avocat Aviol Fleurant croit que ce qui tue l’Haïtien c’est l’individualisme. « Pour qu’Haïti puisse sortir de son état actuel, tous les Haïtiens doivent commencer par penser pour leur communauté et non à eux-mêmes. Et aussi penser à la refonte de la majorité des proverbes haïtiens qui encouragent la négativité », a-t-il souhaité.
Les orateurs comme le Dr Paul Adrien, professeur à l’Université de Montréal, le directeur du Centre d’études diplomatiques et internationales (CEDI), Denis P. Régis et Sterlinda Vital, membre de l’Académie nationale des Droits de l’Homme (ACNAP) ont, successivement, traité des divers thèmes, notamment les instruments juridiques internationaux relatifs à la protection et à la défense des droits de l’homme, le droit à la protection de l’environnement, etc.
En outre, le Comité exécutif de l’Espace de réflexion et d’analyse économique, politique et sociale (ERAPES) et le directoire du CEDI, ont fait remarquer que l’ojectif de cette rencontre était de permettre aux participants de savoir à quel niveau leurs droits sont bafoués et aussi de voir comment les revendiquer. « Nous avons pris cette initiative en vue permettre aux jeunes universitaires Haïtiens de s’épanouir sur le plan intellectuel. Nous, au sein de l’ERAPES, notre mission est d’aider les jeunes à chercher la lumière au profit des autres », prétendent-ils.
A l’issue des exposés, il y a eu des débats constamment instructifs, pleins d’enseignements et de renseignements, au cours desquels les conférenciers ont précisé leurs pensées, affiné leurs réflexions et répondu, avec joie, aux multiples questions de l’auditoire les unes plus pertinentes que les autres.
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